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jeudi 16 juin 2016

Le football se joue-t-il au petit bonheur la chance ?

La part du chaos

Le ballon sur un poteau, un faux rebond sur une touffe de gazon, un pied qui dévie une trajectoire inopinément, le hors-jeu plus ou moins bien jugé, quelques centimètres trop près ou trop loin pour réussir une tête, l'arbitrage aléatoire des tacles, les contre-attaques improvisées à partir d'une micro erreur adverse, une glissade au mauvais moment, les trajectoires complexes gérées par la théorie du chaos... On n'en finit pas de compter les hasards qui...
décident d'un score. Combien de matchs où la supériorité et la domination d'une équipe ne lui donnent pas la victoire ! Les preuves récentes de l'Euro 2016, par exemple le Portugal-Islande.

Des chercheurs le disent

D'ailleurs, le phénomène a été scientifiquement étudié : dans leur étude statistique The Numbers Game,  D.Sally et C.Anderson concluent que le score dépend autant du petit bonheur que de la valeur des équipes. Pour l'Université de Boston, c'est à 55 % seulement que le talent décide. Quant aux chercheurs de l'Université de Warwick, leur conclusion est pire : fifty/fifty !... Des références
Bonheur des parieurs au courant du phénomène : ceux-là misent sur les faibles cotes et gagnent gros une fois sur deux.

Match avec deux ballons ? 

Alors comment rendre sa place au génie d'une équipe face au chaos de l’impondérable ? Une solution serait de multiplier le nombre de buts marqués. Par exemple en décidant d'agrandir nettement les cages, ou de supprimer le poste de gardien avec interdiction de toute présence dans la surface de réparation. Le match Portugal-Islande aurait alors été sifflé sur un score genre 17 à 5, et on sait cette fois au profit de qui ! Autre modification possible du règlement : jouer avec deux ballons. Ce serait un épatant spectacle, ne manquant pas de cocasse, et surtout avec des scores intéressants.

La passion du foot

Mais voilà... l'intérêt du foot n'est-il pas pour une grande part dans la tension et le suspense que nous offre ce petit bonheur la chance ? Que le Brésil ne gagne pas contre l'Albanie, c'est impensable, néanmoins possible ! Et cela explique les folles passions pour le foot, imprévisible spectacle !