Onglets

samedi 16 septembre 2017

Expo de rentrée 2017/2018 à la Maison Européenne de la Photographie de Paris


Pour cette rentrée 2017/2018, la MEP présente six artistes

Trois d’entre eux, Farida Hamak, Hicham Benahoud et Xenia Nikolskaya, sont exposés dans le cadre de la deuxième biennale des photographes du monde arabe contemporain
Richard et Pablo Bartholomew, père et fils, portent un regard photographique saisissant sur la société indienne. 
Cinquante années de « bricolage argentique » nous sont proposées par Anne et Patrick Poirier. 
Enfin, le photographe chinois Liu Bolin nous présente ses « Ghost Stories »

Liu Bolin


Lors de la destruction de son atelier en 2005 par le gouvernement chinois, Liu Bolin a décidé de se mettre en scène en fondant son corps dans le décor dévasté. Manière de montrer combien l’individu compte peu devant les enjeux politiques. Entre body art, peinture et photographie, son œuvre se base sur ce principe de quasi-disparition.

Il montre comment l’individu et ses libertés peuvent se perdre dans les arcanes d’une

mercredi 13 septembre 2017

BARBARA, le film

Être un biopic ou ne pas être un biopic

Tout biopic véritable est inaccessible. Le biopic porte dans sa nature même le factice et l’illusoire. Spectateur de La Môme, j’aurais voulu côtoyer Piaf, mais inévitablement je voyais Marion Cotillard, qui pourtant l’imitait si bien. C’était presque Cloclo que je voyais vivre en Jérémie Renier, mais ce n’était pas lui, forcément ! On ne peut ressusciter un ou une morte, fut-ce par les traits d’un acteur ressemblant, et quelque soit son talent. Ainsi, puisque tout biopic est un leurre, autant le notifier, autant ne pas s’y frotter. C’est cet argument qui justifie pleinement le contournement du genre que Mathieu Amalric opère dans Barbara.


Dédoublement

Le contournement consiste à dédoubler le film, à mettre un film dans le film. Ce ne sera pas un biopic, mais un film dont le sujet est le tournage d’un biopic. Almaric est le réalisateur des deux films gigognes. Celui qui est aux manettes de « Barbara », que l’on sent caché derrière l’écran, et celui que l’on voit apparaître sur l’écran à intervalle régulier, décoiffé, un peu hagard, aux anges de se montrer.
Le vrai et le faux. Au lieu d’essayer vainement de faire passer son actrice pour la chanteuse, le(s) film(s) nous montre(nt) alors cet impossible déguisement : de séquence en

dimanche 10 septembre 2017

Une famille syrienne - le film

« Laisse le monde dehors. Il ne vaut plus rien. » C’est la première réplique du film.


Le dehors et le dedans


Dans les villes de la Syrie en guerre, y aurait-il aujourd’hui un monde du dehors, violent, barbare, où on peut sniper des anonymes et vendre des bébés, ayant  perdu toute humanité ? Et un monde du dedans, bienveillant, celui où la vie devenue si fragile et provisoire constitue la valeur ultime ? 

Entre le dehors et le dedans, entre la férocité impitoyable et l’humanité la plus attentionnée, il y a la porte d’un appartement. C’est un des premiers plans du film : la porte est une vraie barricade derrière laquelle se retrancher, avec son œilleton minuscule pour regarder peut-être la mort venir.

Entre le dehors et le dedans, il y a aussi les rideaux toujours tirés, les tissus et les verres que les explosions soudaines soufflent, rabattant tout le monde vers le seul endroit sûr, loin du dehors, celui d’où les femmes ont depuis toujours tout dirigé : la cuisine.

Un nœud dramatique du film


Dehors donc, les hommes se battent, on ne sait pour quoi, ce n’est pas le sujet. Ils sont

vendredi 8 septembre 2017

Seven sisters, le film

De bonnes idées à la racine du scénario !

En 2073, la planète trop peuplée n’a plus assez de ressources et doit instaurer des mesures coercitives : un seul enfant est autorisé par couple. Sinon, pour les nouveaux nés illégaux, c’est la cryogénisation obligatoire en attendant des temps meilleurs. Et en effet les scènes de rues montrent une ville horriblement surpeuplée : des flots d’humains débordent des trottoirs, tels des rats. La ville est abîmée, grunge. Son architecture ne montre aucun modernisme : pas d’immeubles cleans entre lesquels vogueraient des vaisseaux fictionnels.
Au contraire, le temps semble avoir commencé son œuvre de destruction, comme si l’humanité trop nombreuse s’était avérée incapable de gérer ses problèmes d’habitat. Partout, cette foule immense, hagarde, est encadrée, surveillée par des policiers en armes. Les images donnent froid dans le dos. C’est que seul un régime autoritaire et répressif possède assez de pouvoir pour instaurer une telle politique et réprimer aussi durement d’éventuelles fratries hors-la-loi. Voilà pour les unités de lieu et de temps. J’ai apprécié cette ouverture du film, m’attendant à un 1984 revisité par les thèmes actuels de surpeuplement, de planète trop petite, d’écologie incontournable.

L’unité d’action

L’action se met en place autour d’une fratrie dissidente, et pas qu’un peu : sept sœurs naissent clandestinement. La mère meurt en couche et il n’est pas question pour le grand-père père de livrer les sept filles aux congélateurs du régime tyrannique. Sept comme les jours de la