mardi 7 juin 2016
Eva ne dort pas
2016 87 mn de Pablo Aguero Drame Histoire récente
France Argentine Espagne
Eva Perón, l’idole des Argentins. À tel point qu’à sa mort ( à 33 ans) , il a fallu que la dictature nouvelle fasse disparaître son corps embaumé pour qu’il ne fasse pas l’objet d’un pèlerinage, d’un culte. Même morte, surtout morte, Eva risquait de vivre. D'être toujours plus l’esprit d’une utopie démocratique pour le peuple. De devenir une menace pour le pouvoir mâle, corrompu et ...
militaire. Trois actions, leurs huis-clos et leurs protagonistes se succèdent dans le film (l’embaumeur, le transporteur et le dictateur). Chaque scène se déroule dans les ténèbres brunes d’un lieu cauchemardesque. Chacune avec sa propre violence. Dans un laboratoire désaffecté le cadavre puant et sublime auquel l’embaumeur doit accrocher un sourire. Puis la camionnette cahoteuse, errant avec la précieuse dépouille direction ailleurs, avec le crime comme perspective entre deux militaires. Enfin dans une cave humide, le procès mortel d’un général tortionnaire par des péronistes schizophrènes. Une heure et demie de grand art, une heure et demie à étouffer dans le sombre tombeau de l’action politique dans l' Argentine de ces temps-là.