Onglets

jeudi 29 septembre 2016

La Reine Isabel du Portugal, François Mitterrand et les autres


Premier cours de l’année à l’excellent Institut Camões. Répondant à une question concernant Isabel du Portugal, la professeure nous conte une légende à propos de cette Reine : la belle légende des roses.

La légende des roses


Près de Coimbra, à la fin de XIIIème siècle, Isabel d’Aragon épousa le roi-poète Denis Ier. La Reine, très charitable envers les pauvres de la région, avait coutume, en cachette de son royal époux, de dépenser sans compter le trésor royal pour leur venir en aide. Dénoncée par un nobliau sans grande noblesse, le Roi, soucieux des deniers du Royaume, lui interdit ses pratiques altruistes, mais si dispendieuses. Cependant le cœur l’emporta et Isabel continua à faire l’aumône de toutes parts : à l’église, aux couvents, aux malades, aux nécessiteux... Elle dut juste emporter ses offrandes en les dissimulant bien sous le manteau. Devant la fonte du Trésor, le Roi se douta de la désobéissance de son épouse, et un matin, il interrogea la Reine sur son giron bien replet. La Reine dit qu’elle

dimanche 25 septembre 2016

Souvenirs d’un exode

Printemps 62, il nous faut plier bagages, fissa

Hier lundi 4 mars, Papa et Maman ne sont pas allés au travail, et ils m’ont laissé dormir jusqu’à 10 heures. Parce que 120 bombes qui explosent dans la ville pendant la nuit, ça favorise pas un bon sommeil. Cent vingt stroungas, comme on disait alors pour rigoler un peu et désamorcer la charge émotive.

Hier, on est tous restés barricadés à la maison et Papa en a profité pour me parler, pour me dire leur décision, que nous devons quitter l’Algérie. Parce qu’il n’y a plus d’espoir. Parce que l’avenir est ailleurs. Parce qu'on est roulés par une vague de l'Histoire. Parce que maintenant ils ont peur pour moi quand je vais à l’école. Alors je leur demande s’ils ont peur pour eux aussi, si c’est dangereux de prendre leur tram, ils détournent la tête. Pareil quand je leur demande si on reviendra à Alger. J’aurais pas dû poser cette question parce que maintenant Maman, la tête toute

lundi 19 septembre 2016

Divines ou Bâtardes ?

Divines ou Bâtardes, le titre a été choisi très tard, juste avant Cannes.
C’est dire la schizophrénie du film.
Dounia et Maimouna
Longtemps, il nous montre son héroïne Dounia marquée par ses pauvres et dures origines sociales. C’est une fille si pleine de vie, de rêves et « de clitoris » que tout pourrait lui être excusé : son inextinguible désir d’argent, sa violence, ses vilains trafics, ses mensonges et ses vols, ses fantasmes limités à Ferrari et à Reebok. Même si c’est difficile à faire au cinéma, se conformant à l’invitation de la réalisatrice Houda Benyamina, on ferme les yeux, affectueusement : c’est la société libérale la grande responsable. Nique sa mère et les

vendredi 16 septembre 2016

The Beatles, eight days a week , le film

Quatre garçons dans le vent

Certes ils l’étaient dès le début des années 60. Le vent de la célébrité qui a commencé léger dans les caves de Liverpool jusqu’à devenir l’insupportable ouragan qui les a défait. C’est cette histoire que raconte le film. Et il captive le film : extraits de concerts mythiques, séquences inédites de travail en studio, évocation de l’alchimie magique de leur amitié, images de leur espièglerie, gros plans de la démente hystérie de hordes de filles amoureuses… le tout ponctué de commentaires actuels et de confidences de Paul et Ringo.

Eight days a week

Plans après plans, le film nous fait réaliser à quel point leur groupe était exceptionnel. Leur succès n’a certes rien dû au hasard ! Avec ce génie musical qui permet à John et Paul de composer, écrire et mettre en boîte en deux ou trois heures des tubes que la terre

mardi 13 septembre 2016

Dans un futur proche, les robots ne sauront toujours rien faire, sauf la causette

Si on regarde bien, ces robots impotents qui néanmoins savent faire la causette existent déjà.
En s’adressant à son smartphone ou son ordi, quiconque peut dès à présent poser de vive voix toute question qui lui tient à cœur.

Dis-moi, robot : où en est l'affaire Alstom ?

Tenez, voilà un lien tout bête permettant d’en faire l’expérience sur ordi : https://www.google.fr/  . Avec un smartphone installez d'abord l'appli Google .
La page chargée, cliquez sur le petit micro présent sur la barre de recherche, puis

dimanche 11 septembre 2016

Frantz

Au cinéma, la qualité du silence traduit souvent la valeur du film. Dans la grande salle
obscure où j’étais, nous retenions notre respiration tant le film a du souffle. La grande Histoire et les insoupçonnables drames qu’elle peut engendrer sont dépeints avec tant de sensibilité, de finesse. Images « dé-peintes » en effet par le renoncement rapide à la couleur pour un superbe et signifiant noir et blanc : le noir des deuils de la guerre, le blanc des années du sursis avant l’inéluctable seconde guerre, nouvelle

vendredi 9 septembre 2016

Belles expos de rentrée à la Maison de la Photographie

Sept expos viennent d’ouvrir à la MEP.


Trois d’entre elles ne m’ont pas retenu longtemps :


    Martin d’Orgeval a tenté une mise à plat, mais n’est-ce pas le lot de toute image ?
Gotscho Remix habille ses clichés de véritables vêtements. Mais l’habit ne fait pas toujours le moine…

Anne Claverie a planté un grand végétal en plexiglas blanc, à l’envers, au milieu d’une salle noire : évocation sans doute d’un négatif exposé dans la chambre obscure.



Trois visites rapides donc, sans grande émotion ; cela laisse du temps et de la disponibilité pour les quatre autres :

  • Hélène Lucien et Marc Pallain ont bien réussi la difficile ambition de tout photographe : révéler l’invisible. C’est ici la sournoise présence des rayons gamma dans la vie de Fukushima après 2011. On les voit les radiations…
  • Superbes et dérangeantes images couleurs du cubain Paolo Titolo. Dans ses

mercredi 7 septembre 2016

Les aventures de Fernando Pessoa en BD…

Dans une brocante à Óbidos, je suis tombé sur une merveille : la vie de Fernando Pessoa en BD, un bel et grand album de 174 pages.
Superbes dessins sur papier glacé, texte riche mettant au défi un étudiant en portugais comme moi ! 
Après mes belles déambulations à Óbidos, j’ai flâné sur le Net à la recherche de l’album, et j’y ai déniché sa page FaceBook, des extraits en PDF, une multitude d’images reproduites, et même la possibilité de l’acquérir à la FNAC
Un beau cadeau de Noël pour les amoureux du poète !

samedi 3 septembre 2016

Albert Camus, l’absurde hasard qui s’est joué de lui, en janvier 1960, près de Sens…

Il était une fois une tortue volante répondant au nom de Matamata. Un homme peut facilement tenir sur sa carapace, voguer dans les airs avec elle pour monture. D’autant que Mata adore voyager, aussi bien sur notre Terre que dans les temps passés.

Là, elle plane vers le sud, au début des années 60. Elle aimerait rencontrer Albert Camus avant qu’il n’ait son terrible accident.



Matamata a franchi quelques automnes à rebours. 

Les champs d'oliviers, les falaises calcaires, les maisons de stuc roux, c’est déjà la Provence. Pour faciliter sa navigation, elle suit les routes. Nationales ou pas, les routes sont bombées, bordées de platanes, partagées en deux par des pointillés jaunes. Chaque

vendredi 2 septembre 2016

Tony Erdman - le film à voir

En Allemagne, de nos jours, une étrange famille…

Le père, d’aspect peu reluisant, sorte d’ours mal léché et rentre-dedans. La mère abattue et le chien à piquer (ou l’inverse). La fille, executive woman d’une multinationale, sans cesse en partance.

Le père un tantinet provocateur adore jouer avec son dentier postiche et avec les gens. La fille vit claustrée au moins à triple tour : dans l’obsession de ses négociations financières, dans la froideur psychorigide de sa solitude, dans une planète coupée des vrais gens...

D’ailleurs, vit-elle ?

C’est toute la question que veut lui poser son ours paternel. Pour cela, il va la poursuivre et

jeudi 1 septembre 2016

Marc Riboud ne nous a pas quittés !


Marc Riboud vient de mourir, mais grâce à ses images, il ne nous a pas quittés.

Sans doute un des photographes majeurs de la seconde moitié du XXème. Ses clichés expriment parfaitement l’esprit de l’agence Magnum : rigueur du témoignage, humanité, indépendance, qualité de la composition.

Une passion précoce pour la photo

Marc était pourtant considéré dans ses jeunes années par les Riboud comme le vilain petit canard de la famille (son frère Jean dirige la banque Schlumberger, son frère Antoine lance Danone) Marc, lui, à la sortie de Centrale Lyon, s’endort dans les usines, dessine des plans inadaptés. Ce n’est pourtant pas un dilettante, preuve par