La peau des blacks

destin de chair à coton et à canon.
Dans le studio de Bamako
Mais là, devant la chambre photographique, dans le studio de Bamako, c’est trop sérieux : l’instant est exceptionnel. On a payé cher. On s’est habillé de son plus beau pagne, on a ciré ses chaussures, on a sorti tous ses bijoux. Car pour juste une fois sans doute, (un cliché coûte dix jours de certains salaires) son image va être fixée. La photo sera exposée chez soi bien en apparence. Elle sera vue par toute la famille, par la tribu, par les autres. Peut-être même dans plus d’un demi-siècle exposée à Paris dans un grand Palais… Voilà pourquoi la lumière des peaux vient du dedans : une certaine fierté de soi, de son costume, de sa lignée, de toute la belle Afrique.