ALGARVE
Les ficus, les cactus, et les bougainvilliers
Palmiers, lauriers, cycas, hibiscus, bananiers
Feuillus aux verts multiples, aux senteurs de santal,
Les maisons posées blanches sur les terres grillées
Les terrasses, colonnades, balustres, cheminées
Pure géométrie, azulejos bleutés
Cloîtrent les existences aux regards dérobées
Horizon nostalgique, profondeur outremer
Vœu de départ prochain sur un bateau qui passe
On se fait Magellan vers un Macao vague
Folle chevelure grise, tronc tors défiguré
Mémoire de vieux zéphyr et de jeunes ondées
Pleurent des huiles olive sur les temps exprimés
Les orangers patients, sagement alignés
Dégustant le soleil de leurs feuilles gourmandes
Boules orange suspendues pour un Noël d’été
Méditent pour l’hiver leurs jus de sang doré
Les figues douce ivresse au capiteux parfum
Gouttes de sirop vert depuis la pulpe rose
Sexe secret mordu, délicieux baiser
Petits grains éclatés à agacer la langue
La grenade brisée par les coups du soleil
Vaincue blessée au vif, ouverte et agressive
Eclats de chair sanguine dans sa gueule fendue
Rigole et s’offre entière aux passereaux gourmets
La fumée des poissons au hasard des chemins
Preuve de mer généreuse à l’horizon grillé
Cristaux brûlants du sel sur les corps argentés
Sardinhas assadas entre mes dents pressées
La rouge cataplane, écrin de cuivre ardent
Marmite métaphore de cette terre marine
Chatouillée de coriandre sur un lit de poivrons
S’ouvre comme une praire sur mon appétit double
Tremplins ocres bronzés, bord du monde, vertige
Vestiges de coquillages prenant un bain de pieds
Plongent dans le beau temps, la mer bleue et les sables
Poésie intranquille, voix lumière du fado
Os dias são noite, as noites são dias
Peuple ma saudade au son clair des guitares
Terre orange cannelle
Tombée dans l’océan
Presqu’Afrique
Soupir des Amériques
Mémoire des maures
Lagos Faro Tavira
Étendus sur la mer