"C’était quand même mieux avant…"

terroristes par centaines, un peu de napalm en Kabylie, les tortures, l’armée au bord du coup d'Etat. Il néglige seulement l’occurrence du sida ; il omet le cancer et le cœur qu’on soignait trois fois moins bien. Juste les homos réprimés par la loi. Toutes les Dauphine Renault qui finissaient sur les platanes au bord des routes bombées. Il laisse de côté l’ORTF censurée en droit par M. Peyrefitte. Juste l’ordinaire encore des bébés Ogino et des faiseuses d’anges. Juste les cravates obligatoires dans certains lycées, les une à deux années passées en conscription forcée et les 10 % de bacheliers admis au bac général. Il laisse de côté la crise de 73, les 14,6 % d’inflation et déjà un certain chômage de masse. Juste la présence étouffante de seulement trois radios et trois télés. Les logements non équipés de WC intérieurs ou de douche/baignoire (resp 35% et 25 % en 1960). Bruckner oublie juste qu’il y avait des curés inquisiteurs, des divorces avec détective, des poubelles en ferraille à 5h du matin sans double vitrage, la vaisselle sans machine. La femme domestique…
Et hors de France ?
Mais peut-être Bruckner voulait-il parler du monde d'alors, mais hors de France. Comme de la liberté sous Stasi en Pologne ? Du Vietnam brûlé et écartelé ? Des grandes famines africaines ? De l’Amérique latine des Pinochet et consorts, des goulags, de la révolution culturelle, des geôles du Chah d’Iran, de l’apartheid aux USA, des cadavres jonchant les rues de Bombay ?...
Mieux avant ?... Bruckner serait-il un enfant gâté ?
Mieux avant ?... Bruckner serait-il un enfant gâté ?
Post Scriptum :
Elvis, les subjonctifs étudiés en CM2, le Solex, le théâtre classique à la télé… tout ce qui était bien mieux avant, ce sera pour un prochain jour…