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dimanche 29 janvier 2017

La la Land, le film

Est-il permis de ne pas trop aimer La la Land ?


Qu’il soit dit tout d’abord que je suis plutôt bon public, que je m’ennuie rarement dans une salle obscure, que je ne fais jamais la fine bouche devant une comédie sans prétention, musicale ou pas.

Sauf que : arrivé à la première heure de La la, j’ai regardé en douce ma montre (ce qui ne m’arrive jamais), espérant la fin pas trop lointaine.
Sauf que : les chansons ne m’ont pas enchanté, que le jazz retenu m’a à peine fait bouger, que les chorégraphies ne m’ont pas du tout soulevé (indignes du meilleur Hollywood , où sont les claquettes d’antan ?).
Sauf que : les références à ces excellents entertainments passés, hollywoodiens ou non, lorsque ce sont des clins d’œil incessants à de vieux clichés (par exemple Paris et la Seine, sa Tour Eiffel, ses marins à pompon…), cela tombe vite dans les poncifs éculés. Et
l’accumulation du référentiel ne fait pas un film.
Sauf que les dialogues sont assez insignifiants (les deux tourtereaux vedettes n’ont finalement pas grand chose à se dire, et il n’y a aucun personnage secondaire). Et les échanges sont vraiment répétitifs (avec le sourire béat de la pourtant talentueuse Emma Stone, (qui soit dit en passant ne sait pas danser)) .
Sauf que l’émotion reste coincée derrière l’écran.

Quant au scénario…


Le pire étant sans doute, l’indigence et la niaiserie du scénario. Une histoire de jeunes talents de la middleclass, injustement méconnus, qui après mille castings infructueux, parviendront peut-être enfin à devenir vedettes de Beverly Hills : merci on a déjà donné, et en tellement mieux ! Ode bluette à la réussite US, celle sociale et financière qui passe avant tout, y compris les sentiments. La la Trump.

On l’aura compris, je ne suis pas entré dans le film. Mal luné ? Peut-être. Insensible ce soir-là à une certaine poésie que porterait le film ? Why not ? Mais en écrivant ce papier, j’entérine ma réaction négative : le film ne résiste pas à l’analyse point par point.

Combien d’étoiles ?


Le volume du son lors de la séance était poussé à un maximum de décibels, par moments juste au seuil de la douleur. Un peu comme le battage médiatique autour de ce film. 

Je lui attribue deux étoiles. Peut-être que sans ce battage assourdissant, j’aurais plus développé ses points positifs (sa couleur, ses plans-séquences, les revirements, les télescopages entre époques), et je serais alors allé jusqu’à trois. Qui sait ?