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vendredi 7 octobre 2016

Quelle sera la cause de notre dernier soupir ?

Les déclencheurs des maladies


Plutôt que de juste lister les pathologies qui veulent nous trucider, le média-web notre-planete.info a eu l’excellente idée de classifier les déclencheurs possibles de ces atteintes à notre bonne santé. Un travail forcément très approximatif : à quoi est dû l’infarctus fatal d’un obèse fumeur mangeur de viande habitant près du périph dont le père était malade du cœur ? Les cinq mon capitaine ! Au moins… 

Toutefois, même à prendre avec de grosses pincettes, les chiffres publiés par le site sont issus des statistiques de l’OMS et on peut sans doute leur attribuer assez de confiance. Voici un petit résumé des menaces les plus saisissantes.

Les attaques de requin

Étonnamment, on peut se baigner tranquille dans tous les océans. Même si on est une demoiselle en règles, ou un gros homme appétissant. Les mortelles attaques recensées en 2014 sont au nombre de 5, oui cinq : une goutte d’eau
devant les 2 000 000 d’accidents domestiques. Il faut bien plus se méfier d’une descente d’escalier que d’une plongée en mer rouge !

Les récents attentats en France et ailleurs

Révoltants, intolérables, indignes agressions… Du coup nous sommes fouillés sans cesse, certaines libertés sont limitées, la peur s’empare de nous dès qu’il y a un peu de monde, nos dirigeants nous déclarent en guerre… Pourtant, les 316 femmes, hommes et enfants lâchement assassinés depuis 2001 en France, ou les 32 000 victimes d’attentats de par le monde en 2014, aussi scandaleux cela soit-il, sont à relativiser par rapport aux 3 000 000 de victimes de l’obésité.
Il est beaucoup plus dangereux d’absorber des menus Bigmac-Frites-Coca que de grimper au sommet d’une tour américaine, ou d’aller écouter un concert rock. (Et cela ne signifie en rien qu’il ne faut pas agir pour éradiquer l’infâme terrorisme)

Les catastrophes naturelles 

Si on réunit invasion d'insectes, températures extrêmes, feux de végétation, sécheresse, séismes, glissements de terrain, éruptions volcaniques, tempêtes et inondations, le nombre de victimes est évidemment colossal. Selon les statistiques mondiales, de l’ordre de 100 000 par an. Mais en 2014, c’est 5 700 000 personnes qui ont été tuées par la seule cigarette. Mieux vaut donc se promener sur le cratère de l’Etna en colère, au fond de la faille de San Andreas ou sur les rives du Gange un jour de mousson que de griller quelques Marlboro.

Les divers accidents de la route

Là, c’est aussi du sérieux : 1 250 000 victimes par an de par le monde. C’est beaucoup, et il vaut mieux attacher sa ceinture. Mais même un samedi soir surchargé sur l’A6 pendant un orage hivernal, cela reste moins dangereux que de juste respirer l’air ambiant. L’estimation du nombre de victimes de la pollution aérienne dans le monde en 2015 est en effet monstrueuse : plus de 7 300 000 ! Mieux vaudrait ne pas respirer, s’entraîner à survivre en apnée permanente (à moins de se munir d’une pompe à air dont je parlais dans un précédent article). D’ailleurs, pourquoi ne pas décompter les victimes d’AVC, infarctus et autres cancers dus à cet air vicieux dans la rubrique « accidents de la route », puisque ce sont surtout les automobiles qui nous enfument.
Peut-être faudrait-il équiper les véhicules assassins de calandres plus agressives encore, évoquant davantage des dents de requin puisque c’est cet animal-là qui effraie, alors que ce devrait rationnellement être l’engin à quatre roues.

Ces médias qui forgent notre entendement

Montrer des images de dents de la mer, d’incendies ravageurs, de pauvres blessés embarqués en ambulance, c’est plus spectaculaire et faiseur d’audience que de diffuser des reportages sur le danger caché des voitures qui roulent, ou des sucres dans les sodas, ou que de présenter des vidéos sur de braves gens qui simplement respirent.