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jeudi 27 octobre 2016

Les petits arrangements au foot, et dans la vraie vie…

Le coup tordu sur le genou du n° 7

Nous sommes à la 7ème minute de la finale de la Coupe d’Europe 2016.
Un bon coup dans le genou du meilleur joueur adverse, de celui qu’il fallait dégommer… Volontaire ou pas ? Ou juste un peu exprès ? Un élan sans doute plus appuyé de Dimitri Payet ? Parce qu’il va buter sur le génial Ronaldo, le marqueur redouté. Celui qui pourrait bien barrer l’entrée du paradis à son équipe, celle de France, sauf si Ronaldo rejoint en boitant le banc de touche…
Le tweet de la mère de Ronaldo :"le jeu, c'est de shooter dans le ballon, pas de blesser un adversaire"

Les coups tordus historiques

Au foot (comme en politique) on ne compte plus les
coups tordus historiques :
les insultes italiennes provoquant le cou de boule de Zidane sur Materazzi, la main de Maradona face à l’Angleterre en 1986, l’agression impunie d’Harald Schumacher sur Battiston en 1982, la main de Thierry Henry contre l’Irlande en 2010… J’arrête là, un livre ne suffirait pas juste pour les « grands » matchs. De petits arrangements qui ne déplaisent pas toujours aux commentateurs TV, comme cet ex-international devenu journaliste qui, lors de la finale 2016, a regretté que tel joueur français n’ait pas simulé une chute pour forcer un coup franc… Cela en dit long sur la mentalité subséquente.

Drôle de phénomène

Le foot apparaît ainsi comme un phénomène sociétal foncièrement contradictoire : une combinaison invraisemblable d’élégance et de laideur. Un mélange de brutalité délibérée, d’amical respect et de tricherie constitutive. Et si on jette un œil rapide hors du stade, dans les staffs et les fédérations, on voit l’argent roi déferler sur des transferts mirobolants, ravitaillant une corruption endémique… C’est bien connu, et vite oublié. Comme le dit Hollande, certains « sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation. Ils ne sont pas préparés psychologiquement à savoir ce qu’est le bien, le mal.»

Quel exemple !

Tricherie médiocre et brutalité endémique feraient-ils partie constitutive du jeu ?… Avec force coups d’épaules, tacles assassins, simulations de blessures et autres filouteries !…

Peut-être. Cependant le foot possède un grand mérite. Au moins, les petits arrangements avec les valeurs apparaissent-ils au grand jour : ils sont vus par des millions de spectateurs. Alors que dans la vraie vie se passent tant de choses en douce.
Comme s’arranger en catimini avec les impôts, fabriquer de discrètes antisèches, oublier ses contraventions, accélérer furtivement entre deux radars, mal mesurer le taux de pollution de sa vw-oiture,
bourrer un peu les urnes, mal mesurer la surface d’un logement, jouer en tapinois des coudes et du genou dans le bus… Pas que du joli joli, tant que pas vu, pas pris. Au foot, ce serait plutôt : vu et pas pris…