Unité d’action : l’amour.
Le temps s’étale des années 50 à nos jours : passage par un beau noir et blanc, par un Technicolor saturé, par des images trash d’aujourd’hui. Inéluctablement, le temps coule et escorte la décrépitude de l’hôtel et des corps des divers personnages. Damien, lui, mort un nouvel an d’une overdose, est immuable : c’est un fantôme récurrent aux pouvoirs mirifiques présent dans toutes les scènes, posant son étrange regard sur les diverses péripéties sexo-sentimentales, et il donne au film l’unité de temps manquante. Damien apparaît ainsi
tel un chœur antique, un chœur plein de compassion envers les relations difficiles.
Car la banale chambre 27 en voit passer des amours délicates, bien confinées dans un secret propice. Ses seules ouvertures soulignent cet enfermement : au mur le tableau d’un paysage lumineux et tropical, et le trou de la serrure offert aux regards indiscrets. La caméra ne nous prive pas d’y placer son œil voyeur. Et à l’hôtel Singapura, les épisodes charnels ne manquent certes pas. Les chronométrer montrerait qu’ils font l’essentiel des 104 minutes.
Ces scènes de sexe se succèdent, tour à tour émouvantes, cocasses, sensuelles, crues, drolatiques, tristes. Que nous dévoilent-elles tout au long du film ? Au début, le pouvoir du minou : ce bijou intime féminin autant capable de jongler avec des balles de ping-pong que d’envoyer les hommes au tapis. « La femme est comme une serrure, l’homme la contrôlerait avec sa clef ? Faux ! C’est la serrure qui a le dessus, car la clef peut casser », nous dit la formatrice en sexe. Et puis chambre 27, se succèdent les couples qui se mettent à nu, se découvrent ou se perdent. Les hommes s’échinent à faire jouir leur amante, plus ou moins joliment. Le film – puissance dramatique, dialogues bien menés– nous souffle alors que seul le sentiment compte, pas la transpiration. À la fin, de nos jours, Damien est triste, car tout passe et tout lasse. Le sexe, c’est la vie, mais le temps est inexorable, les rides profondes et les gros regrets sont là, occasions manquées et passions enfuies. Un couple a beau baiser en rythme, comme une horloge, l’hôtel tombe en ruine.
tel un chœur antique, un chœur plein de compassion envers les relations difficiles.
Car la banale chambre 27 en voit passer des amours délicates, bien confinées dans un secret propice. Ses seules ouvertures soulignent cet enfermement : au mur le tableau d’un paysage lumineux et tropical, et le trou de la serrure offert aux regards indiscrets. La caméra ne nous prive pas d’y placer son œil voyeur. Et à l’hôtel Singapura, les épisodes charnels ne manquent certes pas. Les chronométrer montrerait qu’ils font l’essentiel des 104 minutes.
Ces scènes de sexe se succèdent, tour à tour émouvantes, cocasses, sensuelles, crues, drolatiques, tristes. Que nous dévoilent-elles tout au long du film ? Au début, le pouvoir du minou : ce bijou intime féminin autant capable de jongler avec des balles de ping-pong que d’envoyer les hommes au tapis. « La femme est comme une serrure, l’homme la contrôlerait avec sa clef ? Faux ! C’est la serrure qui a le dessus, car la clef peut casser », nous dit la formatrice en sexe. Et puis chambre 27, se succèdent les couples qui se mettent à nu, se découvrent ou se perdent. Les hommes s’échinent à faire jouir leur amante, plus ou moins joliment. Le film – puissance dramatique, dialogues bien menés– nous souffle alors que seul le sentiment compte, pas la transpiration. À la fin, de nos jours, Damien est triste, car tout passe et tout lasse. Le sexe, c’est la vie, mais le temps est inexorable, les rides profondes et les gros regrets sont là, occasions manquées et passions enfuies. Un couple a beau baiser en rythme, comme une horloge, l’hôtel tombe en ruine.
Quel talent ! Quelle gageure que de réussir un tel film à sketches, original et poétique, sur un thème a priori délicat.