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mardi 18 septembre 2018

Comment choisir un film ?

À moins d'apprécier les salles obscures au point d'y supporter l'ennui ou la répulsion, il vaut mieux se renseigner un peu avant de s'enfermer avec tel ou tel long métrage.

Mais le choix est-il si simple ? Quelle méthode mettre en œuvre ?
Faisons un petit inventaire :


- Se fier à la distribution peut être périlleux : Mathilde Seigner et Claude Brasseur se sont plantés dans Camping 2
Christophe Lambert a campé un fâcheux Vercingétorix, Alain Delon et Arielle Dombasle ne pouvaient réussir à sauver Le jour et la Nuit. Les trois films cités figurent au top 20 des pires navets cités par Sens Critique.


- Se référer au seul metteur en scène est hasardeux : même des grands comme Buñuel ou Hitchcock ont reconnu avoir tourné des séries B infréquentables. Godard a pu nous endormir. Clint Eastwood a commis en 2018 un terne voyage touristique avec 15H17 pour Paris. Quant à Claude Lelouch, il peut passer du film culte comme Un homme et une femme à de l'insipide genre À nous deux


 - Écouter l'avis des critiques professionnels pourrait être moins risqué. Mais en y mettant quelques conditions limitatives. Il faut en effet prendre garde aux avis souvent très positifs sur les films français à large diffusion. Collusion d'intérêt ? Sans doute pas. Peut-être de sincères amitiés dans le milieu du cinéma. Probablement le souci louable de défendre un cinéma plutôt en perte de vitesse. C'est ainsi qu'on retrouve des notes élevées pour des films qui ne marqueront pas l'histoire. Par exemple le sympathique Première
année comme le très conventionnel Mademoiselle de Jonquières se retrouvent avec des notes du même niveau, à quelques dixièmes près, que des films d'auteur comme Pulp Fiction, The Truman show ou bien Les Oiseaux, des jalons du 7ème art !


 - Pourquoi ne pas alors se fonder sur les notes des spectateurs ? Faciles à trouver sur le site Allociné ou sur IMDb. Parfois fiables, pas toujours. À décrypter… Des films de qualité mais un peu hermétiques sont dégradés par certains, donc leur moyenne chute (Talons Aiguilles par exemple). Des thrillers US ultra violents tel Equalizer 2 attirent les seuls spectateurs qui apprécient l'hémoglobine dégoulinant sur l'écran, ils seront les seuls à mettre une note, tirée par ce fait vers les sommets. Bienvenue chez les Ch'tis est apprécié, mais il faut savoir dans quelle catégorie on se place… En réalité, il faut relativiser les notes au public concerné : tel film est noté par des spectateurs avides de divertissement sans prise de tête, tel autre par des cinéphiles. Comment alors comparer les chiffres bruts ? Il reste que la lecture des textes critiques écrits par les spectateurs est intéressante. Ils s'avèrent souvent bien plus élaborés et crédibles que ceux des pros. Ubérisation de la société… 
- La programmation de certaines salles parisiennes donne un précieux coup de pouce pour assurer un bon choix. Est-ce que le film qui fait hésiter est programmé aux Sept Parnassiens ou aux Cinq Caumartin ? Si non, réserve… Si oui, c'est un gage de qualité, on peut souvent aller le voir, peu importe où !


En revanche, s'il est projeté à Gaumont Aquaboulevard, ce très remarquable marchand de navets, il faut raisonnablement garder ses sous !

- S'en remettre à l'avis d'un de ses amis, quelqu'un dont on connaît les penchants et dont on apprécie le jugement, voilà sans doute la meilleure méthode, la moins impersonnelle, la plus sympathique. Et au moins en cas de désaccord, un fructueux débat pourra s'instaurer.