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dimanche 12 février 2017

Construire son Panthéon personnel


Il y a quelques jours, une amie a suggéré à ses connaissances de dresser une liste des
grands personnages qui ont influencé leur vie, qui l’ont changée peut-être. En un mot, que chacun désigne qui coucher dans son Panthéon personnel. Combien de héros ? Entre cinq et vingt, c’est selon, chacun choisit. Je me suis pris au jeu.

Plus qu’un jeu

Et très vite, cela s’est révélé être bien plus qu’un jeu, mais une manière amusante de prendre conscience de soi, de qui au fond nous sommes, juste en cogitant léger sur le choix de nos héros personnels, des Grands qui nous ont construit.


Mon Panthéon perso

Voici donc l’inventaire des personnages que j’ai choisis, le plus souvent parce qu’ils ont fait
naître en moi des émotions fortes, nouvelles, à travers leur façon de dire ou de considérer la vie… 
L’ordre des noms n’est pas alphabétique. Ils ne sont pas non plus forcément classés selon l’importance attribuée à tel ou tel. Mais c’est tout de même dans cet ordre que les noms me sont apparus…

Voici les cinq premiers, ceux auxquels je vais en quelques lignes rendre hommage ci-dessous : 

Albert Camus - Jean-Sébastien Bach - Rimbaud - Éric Rohmer - Marguerite Duras

Et les dix suivants, qui feront l’objet de prochains articles : V. Van Gogh - L.F. Céline - J. H. Lartigue - Kafka - Kateb Yacine - Léo Ferré – Gilbert Garcin - Diane Arbus - Rachid Boudjedra - j’hésite pour Coluche

En quelques mots, pourquoi ceux-là ?


Albert Camus : 

mon cher voisin d’Alger, celui qui a dit l’absurde. Celui qui a écrit : « La misère m'empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l'histoire; le soleil m'apprit que l'histoire n'est pas tout. » L'Envers et l'endroit (1937), préface de l’auteur. (voir le billet de ce blog sur sa disparition) 


Jean-Sébastien Bach :
  

avec lui, j’ai toujours le choix des émotions… Suite pour violoncelle seul pour une soirée cocooning. Chœur final de la Passion selon Saint-Mathieu pour une communion fervente avec le monde. Préludes et fugues du clavier bien tempéré (joués par Glenn Gould) pour ressentir une certaine harmonie mathématique de l’univers… Bach, grâce à qui je n’ai plus douté du génie de l’Homme.



Arthur Rimbaud : 

Rimbaud m’a montré la force tellurique que peut avoir une écriture. Avec lui, les vieux assis et les chaises de paille, les buffets et les persiennes closes, les poètes de sept ans et les demoiselles de dix-sept ne sont plus les mêmes… Les fleuves intérieurs ne sont plus impassibles… Avec lui les cœurs s’éprennent, avec deux trous rouges au côté droit
Un florilège de ses poèmes...

Ferré chante Roman (on n'est pas sérieux quand on a 17 ans..."



Éric Rohmer : 

celui qui met si bien les amours en scène, avec tant de finesse et de réalité. Tant et si bien qu’à la fin de ses films j’en ressors amoureux transis…  
Les nuits de la pleine lune : bande-annonce



Marguerite Duras :


Entré dans l’univers de Duras, je ne peux et ne veux en sortir. 

Entré dans une œuvre tournant autour de l’absence, de la blessure, de la défaillance. Là où elle construit sans cesse, avec quelle économie de style, une inoubliable nostalgie. 

Duras… Comment dire l’indicible ? Comment écrire ce que les mots manquent à dire ? 

J'ai vu que tout est Vanité et Poursuite du Vent.
J’ai vu
J'ai vu que ce qui est courbé ne peut pas se redresser. 
J'ai vu que ce qui manque ne peut pas être compté.

(Réflexion d'Ernesto, dans La Pluie d'été)




La suite de mes hommages dans un prochain billet…