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samedi 16 mars 2019

RÊVER : une riche expo photo au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris

En face du Centre Pompidou, le Centre Wallonie-Bruxelles regroupe une quinzaine de photographes, certains confirmés, d'autres émergents, belges ou non, autour du thème du Rêve. Ci-dessous une sélection des œuvres de cinq d'entre eux.

Un thème pas toujours respecté

Ce thème du Rêve est un peu bateau, presque décourageant. D'autant que bon nombre de courants photographiques ont été liés au fantasme, à l'irréel, au songe. 
Mais peu importe, car dans cette expo, contrairement au titre, ce sont plutôt des transcriptions de la réalité qui apparaissent dans les clichés, et l'aspect onirique est souvent peu perceptible.

Alexandra Demenkova

Alexandra Demenkova par exemple tient le discours allégorique à distance. La photographe russe travaille en noir et blanc dans une proximité émue avec les dures réalités rurales de son pays.


L'utilisation d'un objectif grand-angle renforce cette sensation de voisinage. 

L'auteur partage souvent de larges laps de temps avec ses modèles féminins, "ce qui donne cette sensation de familiarité au spectateur, au delà d’une volonté biographique psychologisante ou sociologisante" (Gilles Verneret).


Sian Davey


En plus grand format et en couleurs, dans sa série "Looking for Alice", Sian Davey met en scène la relation à sa fille trisomique dans une approche très réaliste, avec des clichés pleins de tendresse.

Nick Hannes

Fruit d’une enquête de plusieurs années, la série "Garden of Delight" du photographe anversois Nick Hannes montre, dans un hyperréalisme bien adapté, l’absurdité, la laideur et la vulgarité d'un certain monde de Dubai, ce Walt Disney décomplexé du Golfe Persique.
Rien à voir avec le Rêve, à moins qu'il ne soit un cauchemar saturé de plastiques et de champagne au Red Bull.

Jean-François Flamey

Le point de vue onirique s'affiche davantage dans les images de Jean-François Flamey.

Le photographe belge déclarait en 2017 : "La construction mentale du spectateur est quelque chose d'important pour moi, puisse-t-il compléter mes images souvent construites dans des lumières faibles, parfois sans préoccupation de la mise au point."

Anne-Sophie Costenoble

Avec la belge Anne-Sophie Costenoble, le Rêve s'invite aussi sur les clichés.



Elle-même dit combien la photographie l'invite à "jouer avec le sensible, le hasard et l'opaque". Le titre de son livre "L'heure bleue" se définissait d'ailleurs comme le ferait le rêve : "cet instant entre jour et nuit où naissent les peurs, les monstres, les formes indécises.".


Rêver, une expo qui mérite une visite.Jusqu'au 19 mai.