Très belle expo à la Mezzanine, dans les locaux de l'Hôtel de Ville de Sèvres.
Barbara Gebarzewski présente une séries de ses dessins. Elle a su saisir des figures singulières dans des situations mêlant une apparente candeur à l'étrange.
Joelle Ordner montre ses statuettes en terre émaillée, des personnages d'une poésie insolite.
Bernard Ruault expose deux séries de remarquables photos montrant de manière originale l'homme dans son environnement urbain.
Les photos de Bernard Ruault
Bernard Ruault explique que très jeune il a emprunté l’appareil photo à soufflet de son père, et la passion de la photographie ne l’a pas quitté.
Dans le sillage de la « photo de rue » française et américaine, il dit chercher aujourd’hui pour chaque projet un point de vue personnel associant portrait et architecture.
De toute évidence, à voir les clichés exposés à Sèvres, ce projet réussit.
Les photos prises entre les tours de la Défense (la série s'appelle "Les marcheurs de la Défense") sont en couleurs. Elles témoignent de façon sensible d'une heureuse présence humaine inscrite parmi les lignes graphiques de l'architecture. Les corps dans la géométrie. Ce sont à chaque cliché deux élégances qui se rencontrent.
Pour sa série du métro parisien intitulée "Les voyageurs souterrains", Bernard Ruault a bien sûr choisi le noir et blanc. Les images ne sont jamais tristes. Le choix de contrastes marqués, de brillantes transparences permet d'éviter les sempiternelles images moroses et ténébreuses des couloirs souterrains. D'autant qu'une dynamique accompagne chaque image, opposant le flou des voyageurs pressés à l'immuabilité des lieux.
Les statuettes de Joelle Ordner
Joelle Ordner dit conjuguer dans ses sculptures sa connaissance du corps et du toucher acquise par l’exercice de son métier de kinésithérapeute, son goût de la forme et de la couleur, et son intérêt pour l’humain.
Les personnages exposés à Sèvres surprennent d'abord, puis nous apprivoisent, enfin nous troublent et nous émeuvent. Par leur originalité burlesque. Par l'opposition maîtrisée entre le minéral mat de la terre et les éclats de l'émail. Par leur expression égarée, leur errance en apesanteur dans des espaces énigmatiques. Des attitudes poétiques en phase avec des interrogations quasi existentielles.
Les dessins de Barbara Gebarzewski
Barbara Gebarzewski a étudié à l’Académie des Beaux-arts de Cracovie. Elle se dit inspirée par la composition et le graphisme des affichistes polonais et japonais. Son tracé vif et précis donne une grande originalité à ses beaux dessins. Elle y utilise beaucoup le trait ou les aplats à l'encre de Chine. Ses personnages conjuguent insolite et naïveté, ruralité et modernité. Souvent placés "dans des situations cocasses où l’absurde n’est pas loin", ils interrogent.