Près de 200 œuvres sorties des collections de la Fondation d'Art LVMH, l’objectif affiché étant d'interroger la place de l'Homme dans la Nature.
Takashi Murakami et les autres
L'expo se divise en deux grandes parties : celle consacrée à l'artiste néo-pop japonais Takashi Murakami (à ne pas confondre avec le futur probable prix Nobel de littérature Haruki Murakami), et l'autre partie, très hétéroclite, néanmoins remarquablement riche, où on retrouve d'importantes œuvres contemporaines et des créations de grands artistes du siècle passé.
Takashi Murakami, un accrochage quelque peu dérangeant
Une bonne expo interroge sur l'Art. C'est le cas d'une autre expo "Artistes et Robots" au Grand Palais, et aussi, à un tout autre niveau, de celle-ci.
Certes, on savait que l'Art n'est pas désintéressé, mais on en a ici une preuve nouvelle par l'omniprésence dans des locaux LVMH de celui qui a travaillé pour la firme à un échelon industriel. Le designer Murakami a en effet estampillé nombre de sacs à main Vuitton, et c'est lui qui a réinventé le monogramme de la marque.
Ces relations marchandes peuvent déranger, d'autant que Murakami, jet-set et star-system, loin de l'image de l'artiste isolé et bohème, est à la tête d'un véritable empire de production, la Kaikai Kiki Company.
Il s'agit pour la société de manager des expositions dans les grands lieux culturels du monde, de distribuer les reproductions et les produits dérivés (peluches, badges, T-shirts, jeux vidéos…), mais aussi d'employer les auxiliaires de fabrication des œuvres. Car le créateur Murakami dessine et peint l'esquisse, mais pour parvenir au gigantisme de certaines productions, il faudra scans, informatique, impressions et une armée d'assistants-dessinateurs. Pour plus de détails, lire ce qu'en dit l'Observatoire de l'Art contemporain.
Murakami est aujourd'hui sixième au classement mondial des artistes vivants les plus chers au monde. La sculpture en résine My lonesome cowboy (non exposée ici) a été adjugée pour plus de quinze millions de dollars.
My lonesome cowboy |
Certes, Vuitton a le droit d'accrocher son associé Murakami, mais comment dans ces conditions garantir la neutralité dans le jugement artistique ? Un bel exemple de marchandisation de l'Art. D'autant que l'association, au sein de la même expo, de Murakami avec des artistes majeurs semble récompenser d'une sorte de consécration le pop-producteur japonais. Que celui qui douterait de son flat-art voie quels maîtres on le fait côtoyer ici : les Giacometti, Klein, Picasso…
La financiarisation peut aller de pair avec la qualité des œuvres
Qu'en est-il de l'esthétique Murakami ? Certes son côté outrancier, halluciné peut rebuter. Il est vrai que le flashy et la saturation des couleurs agressent.
Oui, il y a une surenchère démesurée d'une imagerie manga déjà sans retenue
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En effet le gigantisme de certaines œuvres stupéfie : on entend "Ouah !..." à l'entrée de