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lundi 20 mai 2019

Douleur et Gloire – Dolor y gloria, le film

Par quoi sommes-nous touchés au cœur ? Par le film ? Par son auteur Pedro Almodóvar ? Comment faire la différence ? Et pourquoi la faire ? 

Plus que jamais une œuvre et son créateur sont inséparables : ils collent.


Antonio Banderas, jouant le rôle de Salvador, incarne si bien notre cher Almodóvar qu'il semble parfois que c'est lui qui apparaît à l'écran. Et aussi qui nous parle, la voix de l'acteur parvenant même à prendre des intonations de son personnage.

La patte d'Almodóvar se reconnaît dans chaque image. Une signature inimitable. Sa palette de couleurs bien sûr, présente dès ses premiers films. Qui d'autre ose inonder ainsi les scènes de rouge pur, de jaune vif… Les couleurs de l'Espagne, de la movida.

Le talent d'Almodóvar se retrouve dans la liberté de la narration. Qui d'autre se permet de faire danser à l'écran des images design d'IRM et autres analyses médicales ? Qui d'autre se permet de raccorder cut l'apnée suicidaire et amniotique au fond d'une piscine à des scènes de bonheur radieux au bord de la rivière de l'enfance ? C'est là, en accompagnant sa mère lavandière, que Pedro/Salvador a appris la lumière, celle du bonheur qui coule sous le soleil, comme les draps étendus sur la prairie dégoulinent d'eau fraîche. Les retours à l'enfance s'enchaînent ainsi, fluides, savoureux.

Au bord de la rivière, est penchée Penélope Cruz : c'est la maman. Elle chante en pressant le linge. Elle est magnifique. De beauté, de justesse d'interprétation. Si bien mise en